Faux marbre / Peintre décorateur Paris
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CORPUS DES FAUX-MARBRES PEINTS À POMPÉI
Infortune critique des faux-marbres
Marbre et peinture entretiennent dans l’Antiquité des rapports privilégiés et contradictoires. Pour Pline les deux termes s’excluent : Primumque dicemus quae restant de pictura … ; nunc vero in totwn marmoribus puisa . . . ‘ . Mais en même temps ils se renforcent : la peinture peut améliorer le marbre, et Pline rappelle dans le même passage que c’est sous Claude et Néron que l’on a commencé à peindre la pierre et à y incruster des taches qui n’y étaient pas, montium haec subsidia deficient, pratique attestée également par Stace : An picturata lucentia marmorn vena mirer?2. En revanche pour Vitruve c’est l’imitation de marbre, peinte sur un enduit, qui marque les débuts de la peinture : Ex eo antiqui, qui initia expolitionibus instituerunt, imitati sunt primum crustarum marmorearum varietates et collocationes*. Il est à noter, toutefois, que, dans la littérature latine, on ne trouve aucune autre allusion aux faux – marbres, alors que Pline, Stace, Martial, Sénèque décrivent complaisamment des décors de marbres réels. Récupération par la peinture du matériaux qui la menace, le faux – marbre est englobé par les écrivains latins dans le même mépris que l’ensemble de la production picturale de leurs contemporains. Mais chez les archéologues modernes, son sort n’est pas meilleur; tableaux, figures, natures mortes sont étudiés mais la pré-
* Nous devons remercier tout particulièrement Monsieur le Professeur G. Ch. Picard qui nous a dirigée et conseillée, Monsieur le Professeur F. Braemer dont l’érudition nous a été précieuse, Madame A. Barbet à qui nous devons l’idée première de ce travail, Madame le Professeur A. Laidlaw pour son accueil dans la maison de Salluste, la Surintendance de Campanie pour les facilités accordées au cours de notre séjour à Pompéi rendu possible grâce à une bourse de l’Office des Universités en 1970, Claudine Allag et Anne Le Bot qui se sont chargées des ultimes vérifications. 1 N.H., XXXV, 1. 2 Silves, 1, 3, La villa tiburtine de Manlius Vopiscus, v. 35, 36. 3 De Architectura, VII, 5.
La présence des faux-marbres est à peine notée, même par K. Schefold qui n’en fait pas systématiquement mention4. Au mieux leur étude est insérée dans celle, plus large, des incrustations5 sans qu’une valeur propre leur soit accordée : un léger mépris accompagne ces décors, trop proches, peut – être, de ceux qui, dans les immeubles du début du XXe siècle, envahissent vestibules et cages d’escaliers.
Mais l’invention et la fantaisie déployées dans leur réalisation, leur fréquence dans la peinture campanienne, la place historique que leur assigne Vitruve, incitent à les considérer comme un élément primordial de la décoration pariétale dont les nécropoles alexandrines et les maisons de Délos offrent déjà des exemples.
Arts du décor
Public : peintre muraliste amateur, apprenti ou professionnel confirmé, amoureux du décor peint voulant se documenter sur la technique ou examiner des exemples de faux-marbres. Le lecteur intéressé par l’étude du marbre proprement dit se tournera vers les ouvrages de Jacques Dubarry de Lassale, Identification des marbres et Utilisation des marbres.
Pierre Lefumat a marqué toute une génération de peintres en décors par son goût sûr et l’excellence de sa technique. Il nous montre sa vision de l’art du faux-marbre et nous livre en quelque sorte son héritage.
Trois grands classiques de l’imitation du marbre sont étudiés à travers des pas à pas techniques très détaillés, étayés chacun par plus de 20 photographies retraçant les étapes de la réalisation. L’imitation de la brèche grise, du jaune de Sienne et du vert de mer n’auront ainsi plus de secret pour le lecteur.
L’auteur présente ensuite 26 panneaux qui représentent autant de marbres divers, brèches ou brocatelles, des pièces où « la modestie côtoie au plus près l’ambition d’une ouvre d’art. » Pour chaque réalisation, on voit d’abord l’ensemble du panneau, puis des photographies de plusieurs détails avec une brève description technique et le temps qui a été consacré à l’exécution, qui varie de quelques heures à plusieurs jours. Il s’agit de commandes particulières ou d’autres spécialement exécutées pour l’exposition Pierre Lefumat au Musée du trompe l’oeil de Périgueux en 2007.
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